Un réel pour le XXI sciècle
ASSOCIATION MONDIALE DE PSYCHANALYSE
IXe Congrès de l'AMP • 14-18 avril 2014 • Paris • Palais des Congrès • www.wapol.org

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LE RÉEL AVEC DES ARTISTES
Une petite mise en scène
Trois acteurs : Damasia Amadeo de Freda, Francisco-Hugo Freda, Gérard Wajcman

Avant de répondre aux questions, voici quelques remarques à titre d'introduction, issues d'un dialogue que j'ai eu avec Damasia Amadeo de Freda, après avoir lu les questions et le texte que Gérard Wajcman propose sur ce que j'appellerai notre mise en scène. Une mise en scène dans le sens le plus profond du terme, puisque toute mise en scène est marquée par ce que j'ai appelé dans un texte précédent « l'inachevé ». C'est donner forme à cette incomplétude que de proposer à plus de mille cinq cents personnes de participer à la réalisation d'un tableau.

Le grand peintre allemand Joseph Beuys disait qu'en chaque être humain, il y a un peintre. Avec notre mise en scène, nous invitons chacun durant quelques instants, à être le peintre d'un tableau qui ne se conclut pas, un tableau qui doit donner place à un autre ; peut-être une série infinie de tableaux.

Un dialogue préalable avec ma femme a suscité de sa part l'écriture de ces lignes introductives :

Borges disait qu'il donnait un livre à l'éditeur afin de mettre une limite à son besoin de continuer à le corriger. On peut imaginer qu'il n'a jamais été tout à fait conforme avec les mots qu'il choisissait. Aussi il a « réécrit » des contes qu'il avait déjà publiés. C'est-à-dire peut-être qu'il n'aimait pas du tout ce qu'il écrivait. Cela n'était pas le cas pour lui quant à l'écriture de son ami intime Bioy Casares. Dans la préface de « L'invention de Morel »[1], Borges décrit le roman comme « parfait », conclusion à laquelle il arrive après le lire et le « relire ».

Gérard Wajcman avance l'idée que chaque page est une totalité. On pourrait dire que cette idée est similaire à l'idée que chaque séance analytique est une totalité, totalité qui rompt avec l'idée d'une histoire. C'est ce que fait Hugo Freda avec le livre de Wajcman : essayer de compléter une histoire sur chaque page, car le livre est déjà cassé en tant qu'histoire, la page blanche en témoigne. Julio Cortázar, par exemple, proposait de lire son livre Marelle[2] avec deux systèmes différents : le linéaire et l'autre qu'il proposait, qui met en évidence que l'histoire est structu­rellement morcelée, qui se compose de pièces qui demandent de se regrouper à un tout qui ne vient jamais.

Je réponds maintenant aux questions de mon ami Gérard Wajcman, en précisant que mes réponses sont orientées par ce qui est énoncé ci-dessus.

Francisco-Hugo Freda


  1. Bioy Casares A., L'invention de Morel, Paris, Robert Laffont, 1973.
  2. Cortázar J., Marelle, Paris, Gallimard, Coll. Imaginaires, 1966.