Un réel pour le XXI sciècle
ASSOCIAÇÃO MUNDIAL DE PSICANÁLISE
IX Congresso da AMP • 14-18 abril 2014 • Paris • Palais des Congrès • www.wapol.org

Programa do Congresso
Inscrever-se na FESTA
Inscrição FULL
What's up ! NEWS
Comitê de Ação da Escola Una - Papers
Textos de orientação
Afinidades VIDEO
5 minutos no RÁDIO
Afinidades PARA LER
Pedaços de real WAP WEB
Jornada clínica
Bibliografia
Publicações
Dossiê de imprensa
Informações práticas
Os Congressos precedentes
Procurar no site
Loading
Siga
@scilitwitt !
PEDAÇOS DE REAL
Saint Thomas, sa lance, un réel
Gabriel Binkowski

Thomas doutait. Son incrédulité à l'égard de la résurrection de Christ le fait désirer voir les plaies de son maître suite à sa résurrection. L'apôtre a insisté jusqu'à qu'il ait pu toucher le vide laissé par les clous et par une lance. Christ lui dit : «Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru». Saint Paul (Rom, 10 :17) dit que la foi vient de ce qu'on entend.

Thomas est parti en Asie pour convertir, comme condamné dans son désir de voir pour croire. Dans son exil, il est mort martyr, transpercé par une lance. Cette lance est devenue son symbole. Saint Thomas est le saint des fidèles qui persévèrent dans le doute. En araméen, son prénom, Te'oma, peut être traduit comme «double» et «jumeau».

Dans le dernier enseignement de Lacan, celui de l'orientation vers le réel, le symptôme qui s'inscrit sans parole est nommé «événement de corps». Il témoigne de ce corps de la pulsion qui est pris dans la matérialité du signifiant. Ce mouvement de jouissance traduit peut-être la trajectoire du doute de saint Thomas : clivé entre le vouloir croire et le désir de voir, il avance avec le second. Son destin tragique est de faire du réel un symbole. L'objet qui le tue, qui fait des plaies dans son corps et le rend muet, est le symbole de sa foi.

Dans le monde contemporain des croyants, on insiste souvent sur l'expérience du corps – de la joie sensorielle à la santé physique, de certaines conversions brutales à différents phénomènes mystiques – comme preuve de la véracité de la foi. Mais cela n'opère-t-il justement pas un clivage potentiellement tragique ?

Gabriel Binkowski
Paris